mardi 19 janvier 2010

La vallée sacrée des Incas: Ollantaytambo et Pisac

Lundi 18 janvier, départ pour la vallée sacrée, à la découverte des ruines incas de Ollyantytambo et de Pisac.

La journée commence à Ollyantaytambo, petit village située à un peu plus d'une heure de Cuzco. Il est surplombé par les fascinants vestiges d'une citadelle Inca dont la construction débuta aux alentours de 1435. En raison de la guerre civile entre les deux frères Atahualpa et Huascar et de l'arrivée des conquistadors espagnols, elle ne fut malheureusement jamais complètement achevée.

Le nom de la citadelle est composé de deux mots. Le second "Tambo", signifie en quechua "lieu de repos". Le premier, "Ollyanta" est le nom du meilleur général du neuvième Inca Pachacutec. Ollyanta tomba amoureux de la fille de Pachacutec, qui refusa leur mariage car le général ne venait pas de noblesse inca. Les amoureux décidèrent alors de s'enfuir. Pachacutec lança alors ses soldats à leur poursuite. Ils ne réussirent jamais à attraper Ollyanta, mais ils mirent la main sur la princesse. Bien qu'enceinte de son bien-aimé, elle fut enfermé pour avoir désobéi à l'Inca, et le resta pendant 9 ans, jusqu'à la mort de son père. Le nouvel Inca, le frère de la princesse, décida alors de lui pardonner et la fit libérer. Il pardonna également au général Ollyanta, et les deux amoureux partirent alors s'installer dans un lieu où Ollyanta entreprit la construction d'une forteresse, à qui il donna son nom.



Vue sur le village d'Ollyantaytambo depuis le haut de la citadelle

Comme beaucoup de sites Incas, Ollyantaytambo combinait plusieurs fonctions: politique, militaire, religieux, agriculture. La citadelle permettait également de surveiller les 3 vallées avoisinantes: celle menant à la selva, celle menant à Cuzco et celle menant au Machu Pichu.C'est également à Ollyantaytambo qu'eut lieu la dernière grande bataille opposant les troupes de l'Inca, en l'occurence Manco Inca, aux conquistadors espagnols. Manco Inca remporta la première manche, en faisant innonder le village au pied de la citadelle, où les Espagnols avaient établi leurs quartiers. Mais ceux-ci revirent en nombre, contrairent Manco Inca à la fuite, avant de le capturer et de l'éxécuter. Avant l'arrivée des Espagnols, Manco Inca avait cependant eu la présence d'esprit de détruire les 8 premiers kilomètres du chemin menant au Machu Pichu. Les Espagnols s'arrêtèrent donc à Ollyantaytambo, et ne découvrirent donc jamais le chemin du Machu Pichu, qu'ils auraient sinon méthodiquement détruit.

En face de la citadelle se dresse la montagne de Pincuyhuruna, au sommet de laquelle les guetteurs Incas avertissaient les leurs de l'arrivée des ennemis, grâce à une flûte appelée Pincu. Sur les flancs de la montagne se dressent les vestiges de granges, construites par les Incas pour profiter de la fraîcheur des hauteurs et faciliter la conservation des aliments.

On peut aussi y distinguer le visage d'un homme barbu, représentation d'un prohète du dieu suprême des Incas, Wiracocha, créateur du ciel et de la terre. Les Espagnols attendaient l'arrivée de ce messager divin, grand, blanc et barbu. Les Espagnols lui ressemblaient beaucoup, et c'est aussi pour cela que les Incas n'attaquèrent pas immédiatement ces nouveaux envahisseurs, facilitant la victoire des 150 conquistadors contre les 20 000 soldats qui constituaient l'armée inca.

La forteresse en elle même est impressionante. La visite commence par l'escalade de terrasses, qui pouvaient remplir plusieurs fonctions: cultiver des aliments comme le maïs ou la pomme de terre, faire pousser des fleurs afin de décorer le site, retenir les pierres qui auraient pu tomber depuis la partie supérieure de la citadelle.












Le site permet également de constater l'immense savoir des Incas en matière d'architecture, particulièrement dans le domaine anti sismique. IIls n'utilisaient pas de pierres carrées comme nous le faisons en Europe, mais des blocs de formes complexe, sorte de casse tête géant.


Après un long travail de fourmi afin de les polir, les pierres s'imbriquaient parfaitement, grâce à un système de clé appelé le macho et la hembra.


Pas besoin de ciment, et impossible pour les pierres de s'entrechoquer lors d'un éventuel séïsme. C'est ainsi que les constructions Incas ont traversé les âges, résisant aux colères de la nature andine.

Les portes sont également un symbole du savoir faire architectural des Incas: leur forme trapézoïdale permet une plus grande stabilité et augmente leur résistance aux secousses des tremblements de terre.



En haut de la citadelle se dresse le temple du Soleil, le seul que les Incas aient eu le temps d'achever. Il est formé de blocs de granit rouges pouvant peser jusqu'à 80 tonnes.


Les Incas les amenèrent depuis la montagne d'en face, situé à plus de 8 kilomètres (celle qu'on voit au loin sur la photo ci-dessous) et séparés de la forteresse d'Ollyantaytambo par une rivière au cours tumultueux. Pour faire franchir le cours d'eau aux blocs de pierre, les Incas utilisèrent une petite île située au milieu du fleuve. A la saison sèche, ils bloquaient le cours d'eau d'un côté de l'île, puis de l'autre, permettant ainsi le passage des blocs de granit. Ces derniers étaient ensuite montés en haut de la citadelle le long d'un plan incliné, en les faisant rouler sur des rondins de bois.


Lors de la suite de la visite, on découvre:

- des maisons aux murs d'argile, mélangé à de la paille afin de les imperméabiliser et qui servaient de lieu de repos aux messages Incas qui parcouraient en courant les chemins permettant la communication entre les différentes provinces de l'Empire. Ils étaient plustôt rapide: en se relayant, ils pouvaient faire parvenir un message du Machu Pichu à Cuzco en une journée (il faut aujourd´hui 4 jours de marche aux courgeux randonneurs qui empruntent le même chemin...).


- d'autres granges permettant le stockage et la conservation des aliments.


- un calendrier solaire: l'ombre des pierres projetée sur la roche permettait aux Incas de connaître les dates importantes de l'année.


- les bains Incas partie fascinante qui montre à quel point ceux-ci étaient passé maîtres en matière de constructions hydrauliques. Ils avaient notamment construit un réseau de canaux souterrains, permettant d'acheminer l'eau sans que les nombreux ennemis des Incas ne puissent y jeter du poison. Les Incas utilisaient ces bains pour se purifier, agenouillés dans l'eau. Ils avaient mis au point un système d'ouverture et de fermeture de l'eau. Qu'on passe la main le long de la chute d'eau, et celle-ci s'arrête. Qu'on y passe de nouveau le doigt et elle coule de nouveau. Ce n'est pas de la magie, juste un exemple du génie des Incas.


En quittant le site, nous découvrons d'étranges inscriptions sur les murs du village: cela nous rappelle vaguement quelque chose...



Seconde visite de la journée aux ruines de Pisac, elles aussi fascinantes bien que découvertes sous une pluie battante. Le site où est construit Pisac est de plus superbe, au milieu des montagnes, et nous donne un avant-goût de ce que nous découvrirons avec les citadelles de Choquequirau et du Machu Pichu...

Une nouvelle porte inca: pas très haute, car les Incas étaient plutôt petits: 1,56 m en moyenne pour les hommes, 1,45 m pour les femmes.



Les ruines d'un temple dédié au dieu soleil, d'où la vue sur les montagnes est splendide.



Des terrasses harmonieusement construites sur les flancs de la montagne permettant la culture des aliments.





Le tunnel de l'inca, où Steve s'engage sans trembler




Et encore bien d'autres vestiges de cette fabuleuse citadelle inca







1 commentaire:

  1. magnifique et très intéressant, merci de nous faire partager votre beau voyage :) Profitez-bien ! Bises de Montréal

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