L'ascencion du Misti est sans doute la plus impressionnante, car elle permet de contempler les fumées que crache en permanence le cratère du volcan. Mais franchir la barre des 6000 mètres nous poussa à préférer le Chachani. Une randonnée moins difficile que l'ascension du Misti, on ne grimpe "que" 700 mètres de dénivelé en environ 5 heures de marche, mais où le risque de souffrir de l'altitude est plus important. Le trekk commence en effet à 5000 mètres d'altitude, et le corps n'a pas beaucoup de temps pour s'accoutumer au plus faible taux d'oxygène dans l'air rencontré en altitude.
Départ dans la matinée d'Arequipa pour un trajet de 3 heures en voiture qui nous amène au départ de la randonnée, à un peu plus de 5000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le premier jour est assez facile, puisque nous ne marchons qu'une grosse demi-heure pour arriver au camp de base, à 5400 mètres.
Quelques photos du camp de base
Une mer de nuages vient se deployer à nos pieds
Steve prend des forces pour la bataille du lendemain
Après un repas léger fait d'une soupe et de pâtes carbonara, nous allons nous coucher à environ 17 heures. Là commencent les problèmes: à cette altitude et une fois le soleil parti, il fait vraiment froid et nous ne fermons l'œil que par intermittence, nous serrant l'un contre l'autre pour essayer de nous réchauffer. De plus, nous commençons à ressentir les effets du mal de l'altitude: si Steve en sera quitte pour quelques maux de tête vite disparus grâce à un médicament acheté dans une pharmacie d'Arequipa, Guillaume fera l'expérience de tous les symptômes liés au manque d'oxygène: maux de tête, problèmes de digestion entraînant des vomissements qui provoquent à leur tour une rapide déshydratation.
Malgré tout, c'est le départ pour l'ascension, à la lueur de nos lampes frontales et accompagnés de notre guide, à 3 heures du matin. La randonnée commence de nuit pour arriver tôt au sommet et éviter d'avoir à redescendre en plein soleil. Le chemin n'est pas physiquement trop difficile, mais par contre assez dangereux, on marche souvent dans le sable et la caillasse et il est facile de déraper: hors de question de faire l'excursion sans guide. La marche de nuit a cependant ses charmes, entourés que nous sommes par les vieux volcans, escortés par la lune et avec les lumières d'Arequipa en contrebas.
Au lever du jour, à cinq heures du matin, nous avons déjà effectué une bonne partie de la randonnée, et nous commencons a decouvrir les superbes panoramas qui nous entourent.
Mais restent les trois dernières heures, les 500 derniers mètres de dénivelé, les plus difficiles qui nous amèneront au sommet du Chachani. Les paysages sont extrêment désertiques, ici pas le moindre petit ruisseau pour se rafraîchir. Mais les montagnes multicolores nous offrent un certain nombre de vues à couper le souffle.
Petite vue sur le Chachani avant la dernière montée
Et petite photo de couple pour se donner du courage...
Nous continuons l'ascension, Steve toujours en pleine forme et Guillaume malgré les maux de tête et les vomissements. Les derniers 100 mètres vers le sommet du Chachani sont les plus difficiles, mais l'envie d'atteindre le sommet est la plus forte, et nous y arrivons finalement: ça y est, nous avons franchi la barre des 6000 mètres. La haut, il règne une impression de toit du monde...
Au sommet du Chachani: épuisés mais heureux
Nous profitons de la descente vers le camp de base pour nous procurer quelques sensations en dévalant à toute allure les pentes abruptes de sable et de cailloux, aidés de nos bâtons de randonnée, un peu à la manière de skieurs hors piste.
Mais c'est loin d'être une partie de plaisir, alors que le soleil commence à taper vraiment fort. Il faut faire attention à ne pas déraper dans le ravin lors des traverses où le sol de sable et de cailloux se dérobe sous nos pieds. Quant à l'estomac de Guillaume n'accepte plus la moindre gorgée d'eau, tout ressort à la moindre tentative, et c'est épuisé et complètement déshydraté qu'il atteint la fin de la randonnée. Il est intéressant de voir comment le corps humain peut parfois envoyer des messages contradictoires: la tête réclame désespérément de l'eau, mais l'estomac se refuse a rien accepter. Qu'on essaye de boire et c'est le vomissement, qui accentue la deshydratation et le mal de crâne. Impossible de sortir de ce cercle vicieux tant qu'on reste en haute altitude...
Heureusement, une fois atteintes des altitudes plus humaines et après avoir bu les litres d'eau perdus pendant la journée, il retrouva vite ses esprits. Nous profitons tout de même de la descente pour nous procurer quelques sensations en dévalant à toute allure les pentes abruptes de sable et de cailloux, aidés de nos bâtons de randonnée, un peu à la manière de skieurs hors piste.
Cela valait le coup de se faire un peu mal pour franchir les 6000 mètres. Cette sensation d'épuisement, de dépassement de ses limites, s'allonger au sommet du volcan lorsqu'on vient de jeter ses dernières forces dans la bataille, est grisante. On ne le ferait pas tous les jours, mais on apprend beaucoup sur soi en repoussant ainsi les limites de son corps. Et le défi en valait la chandelle: marcher à plus d'un kilomètre au-dessus de l'altitude du Mont-Blanc, on s'en serait voulu de renoncer avant la fin...
Cela valait le coup de se faire un peu mal pour franchir les 6000 mètres. Cette sensation d'épuisement, de dépassement de ses limites, s'allonger au sommet du volcan lorsqu'on vient de jeter ses dernières forces dans la bataille, est grisante. On ne le ferait pas tous les jours, mais on apprend beaucoup sur soi en repoussant ainsi les limites de son corps. Et le défi en valait la chandelle: marcher à plus d'un kilomètre au-dessus de l'altitude du Mont-Blanc, on s'en serait voulu de renoncer avant la fin...
Bravo
RépondreSupprimerimpressionnant ça vaut largement le Mont Blanc
cela devait etre superbe j'iamagine
Nous avons reçu la carte hier
merci beaucoup cela nous a fait tres plaisir
a tout bientot
Victor Laure et Bertrand