Première visite de la journée au Monasterio Santa Catalina. Construit en sillar, une roche volcanique blanche très utilisée dans la région d'Arequipa, ce couvent est sans doute l'édifice le plus impressionant d'Arequipa, véritable ville dans la ville. Fondé en 1579 par une riche veuve espagnole, ce couvent dominicain compta jusqu'à 450 religieuses. Il était du dernier cri pour les riches familles espagnoles d'y envoyer une de leurs filles, en général la cadette, accompagnée évidemment d'une généreuse dot. Cela devait faciliter leur propre entrée au paradis. Les religieuses pouvaient avoir jusqu'à 4 servantes, organiser des réceptions... Mais en 1870, le pape décida de mettre fin à ses privilèges et les pensionnaires du couvent de Santa Catalina durent revenir à une vie plus humble. Le couvent ne compte plus aujourd'hui qu'une trentaine de religieuses, autorisées, depuis la visite du pape Jean-Paul II en 1985, à communiquer avec l'extérieur et à sortir du couvent.
Suite aux tremblements de terre de 1958 et 1960 qui dévastèrent une grande partie de la ville d'Arequipa, le couvent fut en grande partie rénové et ouvert au public en 1970.
Quelques traces laissées par les seïsmes successifs...
La visite du monasterio Santa Catalina est passionante, avec ses magnifiques cloîtres peints de rouge ou de bleu et dont les murs sont décorés de superbes fresques, ses places ornées de fontaine, ses rues bourrées de charme qui portent le nom de villes espagnoles, probablement celles dont étaient originaires les religieuses: calle Sevilla, calle Cordova, calle Burgos, calle Malaga...
Le parloir où les religieuses pouvaient communiquer avec leurs proches, à l'abri d'une grille.
La cour du silence où trône un superbe ficus.
Le cloître des novices
Le cloître des orangers
Le cloître principal et l'église Santa Catalina.
En se promenant dans le couvent, on découvre petit à petit la vie des religieuses depuis la fondation du monastère:
les chambres des novices et des religieuses ayant prononcé leurs voeux: elles avaient le droit à 25 meubles et objets dans leur chambre, pas un de plus...
les cuisines
la salle consacrée aux veillées funèbres
l'ancienne infirmerie où est exposé aujourd'hui un magnifique Saint-Michel attribué à Zurbaran
Les jardins et vergers où les religieuses aimaient à se promener
Un lavoir en plein air avec de grandes demi-jarres pour laver et évacuer l'eau
Les toilettes du 19ème: une chaise en bois... avec un trou
Le couvent compte également une galerie de peintures, qui étaient données au couvent par les familles des futures religieuses lorsqu'elles ne pouvaient pas payer l'intégralité de la dot.
Après la visite du monasterio Santa Catalina, bref passage dans l'église la Compania, fondée par les Jésuites au XVIIème siècle. La façade d'entrée de l'église est superbe, et en pénétrant dans les murs du bâtiment, on peut admirer un grand retable de bois sculpté doré du XVIII ème siècle, et une jolie crèche installée à l'occasion des fêtes de Noël.
Enfin, dernière visite de la journée au couvent carmélite de Santa Teresa, un peu moins impressionant que celui de Santa Catalina, mais dont la visite s'avère également très instructive, avec un très joli cloître, une salle capitulaire ornée de superbes fresques murales, et de nombreuses petites salles décorées de peintures et de sculptures données en dot par les familles de religieuses. Fondée il y a près de 3 siècles, ce couvent abrite encore 21 religieuses, comme tous les couvents carmélites. Il comptait autrefois beaucoup plus de pensionnaires, près de 250, mais il fut décidé de mettre fin à la vie sociale trépidante des religieuses pour que celles-ci puissent se consacrer à leur vocation de prière. Le nombre religieuses fut donc diminué à 12, comme le nombre des apôtres, puis finalement augmenté de nouveau à 21 (en inversant le 1 et le 2), parce que 12 vraiment, cela faisait un peu vide. Pour qu'une nouvelle religieuse puisse entrer au couvent, il faut donc attendre que l'une d'entre elles vienne à mourir.
Contrairement aux religieuses dominicaines de Santa Catalina, les carmélites de Santa Teresa vivent recluses, sans le moindre contact visuel avec l'extérieur. Lors de la visite du couvent, on observe cependant un certain nombre de photos très émouvantes, qui permettent de découvrir le quotidien de ces femmes ayant choisi de se dérober aux yeux du monde pour se consacrer à une vie de prière.
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