Après notre week end salvateur à Huamachuco, nous voilà de retour à Yanasara pour les derniers jours de travail avec les enfants du village. Nous revenons avec des estomacs regonflés à bloc par les repas dégustés aux restaurants de Luchin, armés de sandales baptisés "sandales goodyear" (en voyant la semelle, on comprend vite pourquoi) permettant de traverser sans risque les rios déchaînés de la vallée.
Finalement nos sandales ne nous furent pas si utiles, puisque pas une goutte de pluie ne tomba entre la grosse averse du vendredi qui nous avait contraint à mettre les mains dans la boue pour déblayer la route, et le jeudi de notre départ pour Trujillo. Difficile de reconnaître le rio furieux de la première semaine, transformé en gentil petit ruisseau. Enfin on ne va pas s'en plaindre, Yanasara sous le soleil est légèrement plus agréable que Yanasara sous une pluie battante.
Malheureusement, le comfort des sandales goodyear n'est pas optimal et au bout de 2 ou 3 jours, on se retrouve avec les pieds ecorches et couverts d'ampoule. Mais qu'on revienne a l'option chaussure de randonnee et gare au mauvais pas qui vous fera tremper vos chaussures dans le rio...
Le soleil rend les seances aux sources thermales particulierement agreables. Sur le chemin, on croise des troupeaux de chevres et de vaches et d'enormes tarentules (demandez a Steve...)
Nos derniers jours au village ont également été l'occasion pour Steve de faire preuve de ses multiples talents manuels. Les ballons et les céréales ramenées de Huamachuco nous ont permis de confectionner avec les enfants des boules de jonglage.
Une fois les boules terminées, vint le temps de la leçon dispensée avec brio par votre magicien jongleur préféré. La plupart des enfants coincent encore avec la troisième boule (Guillaume aussi d'ailleurs), mais si ils suivent les conseils de Steve et continuent à s'entraîner pendant les vacances, nul doute qu'ils deviendront sous peu de vrais champions.
Nous avons egalement fait la connaissance de Marcus, le petit chiot recemment adopte par la famille de Diego.
Du côté du travail de dessin avec les enfants, ces 4 derniers jours ont permis aux classes qui n'avaient pas eu le temps de le faire la semaine précédente de réaliser leurs dessins: beaucoup de paysages de montagnes, de dessins de l'école et des maisons péruviennes, et de travaux sur les projets d'avenir, les thèmes les plus plébisictés par les élèves. Deux semaines de travail c'est peu, mais c'est en tout cas assez pour s'attacher à ces enfants vraiment adorables. La quasi totalité d'entre eux ont réalisé les travaux de dessin avec beaucoup d'enthousiasme, et une fois franchie la barrière de la timidité, les résultats obtenus sont plutôt impressionants. On trouve de jeunes talents même dans une école où les choses les plus élémentaires (crayon de papier, crayon de couleur, feuilles de dessin) font souvent défaut.
Et que Steve leur apprenne à réaliser des origamis en forme d'oiseau, ce sont 25 paires de petits yeux qui suivront émerveillés l'envol de leur cygne de papier.
Le mardi matin avait lieu une fête en l'honneur de la promotion sortante de l'école primaire, baptisée "Promocion Jaime Gari", du nom du prêtre franciscain espagnol du village, décédé l'année dernière.
Les jeunes filles avaient sorti leurs plus beaux atours, et tous les professeurs et parents étaient venus déguster un festin à base du traditionnel cuy frito (l'elevage de cuys est une activite tres repandue dans la region).
Petite seance photos avec nos amis cuys, avant et apres cuisson.
En apéritif nous furent servis un sachet de pop corn et un verre d'une étrange gelée rouge, qui permit à vos deux imbéciles préférés de réaliser une mémorable séance photo, preuve s'il en est besoin de leur incroyable maturité.
Le matinée du jeudi fut quant à elle consacrée à la distribution à chaque enfant de Yanasara d'un dessin réalisé par un enfant français.
Beaucoup d'émotion au moment de nous dire adieu avec les professeurs et les enfants. Tous nous demandent si nous reviendrons un jour à Yanasara. Difficile de leur faire des promesses, mais nul sait ce que nous réserve la vie, et si nous retournons un jour au Pérou, nus doute que nous ferons un détour par ce petit village, dont le souvenir restera longtemps gravé au fond de notre coeur.
Pour ne pas terminer sur une note mélancolique, nous vous parlerons aussi de notre dernière après-midi à Yanasara, qui nous permit enfin de répondre à l'appel des montagnes, après une semaine de mauvais temps qui nous avait condamné à rester au fond de la vallée.
Apres le repas, petite mise en jambe avec Steve pour grimper au dessus des sources thermales de Yanasara.
Les sources thermales vues de dessous...
La sensation du vent qui vous fouette le visage lorsque vous posez le pied au sommet est incroyable, et la vue depuis la ligne de crête, cernés par le vide et les montagnes, est à couper le souffle.
Nos jeunes compagnons de marche nous firent également découvrir les secrets de leur montagne: un petit cimetierre perdu au milieu des pierres et de la végétation du sommet, les ruines d'une vieille église abandonnée depuis longtemps par ses paroissiens, les boyaux des anciennes mines d'or aujourd'hui occupés par des colonies de chauve-souris peu hospitalières.
Et après avoir capturé un grillon dont la taille bousculait nos certitudes d'enthomologues européens (insecte très apprécié par les gourmets péruviens et qui se vend tout de même l'équivalent, arriva le grand moment de notre randonnée: un repas de cactus. Poussent sur cette plante baptisée "tuna" des boules de 10 centimètres de long. Une fois retirées les micro épines qui les recouvrent et après les avoir épluchées, on découvre un coeur rouge sang au délicieux goût sucré.
La randonnée s'acheva par le lâcher dans le rio de la deuxième tongue de Guilaume. Elle vogue en ce moment vers l'océan Pacifique, pour rejoindre sa compagne enlevée il y a déjà une semaine par notre turbulent compagnon.
Nous voilà donc partis de Yanasara, montés dans le bus qui nous amène de Huamachuco à Trujillo et d'où nous vous écrivons cet article. Nous avons d'ailleurs attrapé ce bus de toute justesse, après une remontée fantastique à l'arrière d'un camion branlant, et malgré un contrôle de la police qui heureusement, ne découvrit pas les deux sacs de feuilles de coca dissimulés sous les sacs d'orange et de citrons. Amateurs de petits trafis en tout genre, au Pérou vous serez servis.
Nous laissons derrière nous beaucoup de souvenirs, accumulés durant ces deux semaines passés avec les enfants du village. Il est toujours difficile de dire au revoir lorsque l'on sait qu'il s'agit peut-être d'un adieu. Mais ces séparations font partie de notre voyage, qui fait de nous les messagers des enfants de France. Nous espérons laisser un bon souvenir à nos jeunes compagnons, qu'ils continueront à pratiquer les jeux de carte et de jonglage que nous leur avons appris. Et qui sait, peut-être un jour, une fois devenus de jeunes adultes, ce sera leur tour de voyager et de découvrir les beautés de notre pays, comme nous avons découvert avec eux les merveilles de ce petit coin perdu du Pérou.
Quelques photos prises au moment du depart...
Sehr Schöne Fotos!, ihr sollt wirklich Stolz auf eure arbeit sein!!!.
RépondreSupprimerGuillaume, los ninhos te sientan muy bien ;-), vas a ser un Padrazo!.
bonjour
RépondreSupprimerbravo pour tout ce que vous faites!!
sur le coup du passport tu es bien le fils de ton pere..... tu as fait pire que moi !!!
continuez !!!