Nous allons passer ici une semaine, avant de partir pour Arequipa, dans le sud du Pérou. Le clou de notre séjour à Huaraz sera un trekking de 3 jours dans les montagnes, appelé Santa Cruz, avec le passage d'un col à 4750 mètres d'altitude, au pied des neiges éternelles de la cordillère blanche. Pour éviter de souffrir de l'altitiude durant cette randonnée, les premier jours de notre séjour à Huaraz furent consacrés à quelques excursions d'une journée, permettant de s'accoutumer au taux d'oxygène plus faible qu'au niveau de la mer.
Le mardi, départ en bus avec une agence pour une excursion nous amenant notamment au Campo Santo de Yungay et à la lagune de Llaganuco dans le parc national du Huascaran.
Le Campo Santo est un cimetière qui constitue une des rares traces de l'existence de l'ancienne Yungay, rayée de la carte lors du tremblement de terre de1970. Ce dernier, emplifié par les réverbérations des ondes sismiques sur les montagnes avoisinantes, atteignit une puissance de 8,5 sur l'échelle de Richter, et ne laissa de Yungay qu'un champ de ruines. Mais le pire restait encore à venir pour les pauvres habitants. Le seisme déclencha en effet une avalanche sur une des faces du Huascaran, le plus haut sommet de la région. Celle-ci se transforma en une coulée de neige, de terre et de pierres qui en arrivant à Yungay, mesurait entre 70 et 80 mètres de haut. Cette coulée ensevelit les décombres laissés par le seisme, ainsi que 20 000 habitants de Yungay. Seuls survécurent ceux qui eurent le temps de courir se réfugier sur les hauteurs avoisinantes.
Le campo santo de Yungay
Vues sur les cimes enneigées (et nuageuses) du Huacaran, d'où partit la mortelle coulée
Lorsqu'on foule aujourd'hui le sol où passa la coulée mortelle, on est à plus de 3 mètres au dessus du niveau de l'ancienne Yungay. Difficile de s'imaginer l'ampleur d'une telle catastrophe. Les villes aux coeurs des Andes, situées à plus de 3000 mètres d'altitude, sont des défis de l'Homme à la nature. Mais celle-ci semble parfois aimer à rappeler que si elle le souhaite, elle aura toujours le dernier mot.
La deuxième étape de notre périple fut la lagune de Llaganuco, située à 3850 mètres d'altitude, entre les cîmes enneigée du Huascaran et du Huandoy. Pour y arriver, on passe entre des falaises gigantesques montant droit vers le ciel.
Une légende indienne raconte l'histoire de la naissance de cette lagune. Deux jeunes gens de la région, Huascar et Huandy, étaient tombés amoureux l'un de l'autre. Mais Huascar venait d'une famille bien trop modeste pour espérer obtenir la main de sa bien aimée. Les deux amoureux décidèrent donc de s'enfuir, sachant que si on les rattrapait, le sort qu'on leur réserverait serait la mort.
Lorsqu'il découvrit leur fuite, le père de Huandy se lanca à leur poursuite dans les montagnes. Se sentant proches d'êtres rattrapés, les deux jeunes gens décidèrent de se séparer, pensant ainsi avoir plus de chance d'échapper à leurs poursuivants. Le père de Huandy décida de suivre d'abord les traces de sa fille. Lorsqu'il la rattrapa, celle-ci savait le sort que son père lui réservait, mais elle lui dit que même dans la mort, elle continuerait à aimer son Huascar adoré.
Une fois morte, le dieu des montagnes tranforma Huandy en une montagne couverte de neige, qui est aujourd'hui le Huandoy. Quand à Huascar, lorsqu'il apprit vit la montagne née de la mort de sa bien aimée, il s'assit face à elle et se mit à pleurer. Ayant pitié de lui, le dieu des montagnes le transforma lui aussi en montagne, face à celle qu'il aimerait pour l'éternité. Cette montagne est aujourd'hui le Huascaran. La légende raconte que la lagune de Llaganuco, située au pied de ces deux montagnes, est formée des larmes des deux amoureux qui pleurent de joie de pouvoir passer l'éternité face à face.
Cette première journée s'achève par la visite d'un atelier de céramiques, avec démonstration d'un artisan local.
Le deuxième jour fut consacrée à une excursion au Pastoruri, un glacier situé à près de 5400 mètre d'altitude (Le Mont-Blanc peut aller se rhabiller). Réchauffement climatique oblige, le site est en phase de déglaciation et il n'est plus possible de poser le pied sur la glace. Mais on peut marcher jusqu'au pied du glacier. Sur le chemin, on traverse des payasages très semblable aux collines et aux montagnes du nord de l'Angleterre, on observe d'étranges plantes de plusieurs mètres de haut, des peintures murales, une lagune aux sept couleurs.
Puis apparaissent les neiges éternelles, et on atteint enfin le camp de base, situé à 5000 mètres d'altitude, avant une montée d'une petite heure vers le glacier.
Le site et la vue sur les cimes enneigées de la cordillère blanche sont superbes.
Etrange séance de striptease à 5000 mètres au dessus-du niveau de la mer, on mettra ça sur le compte du mal de l'altitude...
Enfin, nous profitâmes de notre troisième jour à Huaraz pour effectuer une petite descente en VTT depuis Puntacayan, au somment de la cordillère noire, l'autre chaîne de montagne qui, avec la cordillère blanche, entoure la ville. Montée en taxi pendant une heure, puis descente en vélo pendant 3 heures.
On a tous eu le droit à notre petit incident, plus ou moins grave: une belle chute pour Steve lui ayant laissé d'impressionnantes écorchures sur les coudes et les genous, des crevaisons à répétition pour Mat, et un petit problème de freins pour Guillaume. Et une bone dose de boue pour tout le monde.
hum, la dernière foto pourrait porter à confusion... je te laisse le bénéfice du doute, Guillaume.
RépondreSupprimerTiens c'est marrant, quand je vous ai vus sur des VTT, je me suis dit que ça allait forcément plus ou moins mal se terminer...
RépondreSupprimerJe sais que vous êtes bien plus alertes sur vos pieds, ne forcez pas trop votre nature !!
Adrieeeeeeeeeeeene !